Sunday, February 20, 2011

20 février 2011

C’est le printemps, c’est la bière. Un jeune envoie des sabliers par-dessus les nuages. Ils redescendent en trombe au centre de l’arène creusée dans l’attroupement, avec une maîtrise de trajectoire totale. C’est incroyable. Nous quittons néanmoins la guinguette, bien qu’elle promette Sangria et clarinette klezmer, car il y a autre chose. Effectivement, un peu plus loin des pelleteuses charrient des pin-up mutantes dans leurs gueules de lion au carré. La nuit tombe. C’est l’heure du ballet automobile sur l’esplanade désaffectée longeant la voie de chemin de fer, quatre heures durant, puis les portières s’ouvrent. Il est question d’envolées, de la vie, cachée sous les feuilles, sous-marine, pré-natale. La lumière est verte.

Wednesday, February 09, 2011

9 février 2011

Un haut lieu de la mythologie, le quartier général de Fantomas, le musée d’art moderne.
Le jeune couple sort de dessous les draps, des abîmes infinis du temps qui chante. Ils ne quittent pas la chambre et m’indiquent, de mémoire, le numéro du bus. L’espace du temps demeure raisonnable. J’entame l’excursion. Métro puis bus jusqu’à l’arrêt qui me semble probable, en bordure d’un espace boisé tel qu’on me l’a décrit. Je pénètre la verdure. De vastes demeures espacées d’arpents confortables finissent par converger sur un vallonnage tondu où j’identifierai, bien des années plus tard, les collines des Teletubbies.
Je me suis égaré. Je rebrousse chemin et finis, au terme d’une longue déambulation, par m’installer sur la berge d’un lac artificiel. Le béton alvéolé s’enfonce dans l’eau boueuse. C’est le refuge des épinoches et des gloubis que personne ne voit. Le livre parle de Michel Strogoff, de soucis en complet veston et d’Icare en prise avec la lune timide comme un soleil.