Wednesday, November 21, 2007

Kemmel


Kemmelberg n’est pas un mont véritable
C’est l’alentour de Kemmelberg qui est un trou
Kemmel est un symbole de l’héroïsme
Qui résiste au processus de l’érosion
Et berg n’est qu’une usurpation de vocabulaire
Dont les autorités sont irresponsables

L’erreur vient d’une mauvaise interprétation du relief
Les topologistes ont pris les mesures dans le trou
Car le trou présente un fond uniformément plat
Comme il faut pour la stabilité du tripier jaune
Ils ont relevé une pente très montante
Sur chaque versant tout alentour de Kemmel


Comment réparer ?


Il faut convoquer un vaste chantier
Impliquer tous les acteurs économiques de la région
Confier le rang d’honneur à la confrérie des restaurateurs
Car il faut confectionner de la cuisine pour reboucher le trou alentour
En enroulant Kemmel dans une immense quenelle de l’environnement

Mais la manœuvre placerait Kemmel au même niveau que la mer
Dans ce cas on serait contraint de visiter Kemmel en Hovercraft
Or le boudin noir périphérique risquerait de se dégonfler
Sur les écorces de marrons qui tombent des arbres
À la fin du moi d’août spécialement touristique


Ne pas mettre en batterie le rebouchage

Il ne faut pas changer le paysage
L’effort doit être consacré à la communication
Trouver la formule qui valorise les atouts régionaux
Sans référence explicite au relief
Qui est une question trop lourde
Pour être abordée facialement

L’allusion au relief doit être contenue
Dans la dramaturgie du message
Il faut partir d’un constat misérable

Pour insuffler une dynamique ascensionnelle
Jusqu’au sommet du Kemmel imaginaire
Où seul l’enfance sait espérer
Une pluie bénite avec du Tahiti-douche
C’est le travail d’un poète d’expériences

Voici le communiqué tel qu’approuvé
Par le Fondé de pouvoir puis ses conseillers :

Ainsi Yvan-t-il de la merde
Ah bon !
André a fait tout son assistanat à Longwy
Norrent-Fontes est une ugine
On y fait de l’activité leadership

Tuesday, November 06, 2007

Skimboard II


Une bassine jaune usée blanchie comme un savon sec. Les pieds tout doucement dans l'eau froide. Des années plus tard il faut se tenir dans l'écume car la bise chaude viendra des collines comme Tristana. Le chandail vert sans cou fera des épaules carrées sur le cliché qui prendra ainsi un cachet Viennois. Ce moment coïncide avec le début de l'investigation qui se déroule comme suit : Il faut parcourir calmement la lisière pour boire des vastes barriques de paysage avec le Saint-Esprit d'un gâteau sec. Faire glisser la planche sans à-coup en corrigeant doucement les trajectoires exacerbées par l’abandon des vents. La mer porte son cavalier et ensable le fanfaron qui lui refuse la danse. L'infini renouvellement réside dans la diversité des peaux qui depuis les caps viennent se coucher sous les pieds. Il s'agit de ne pas éprouver le froid malgré les porosités de la saison pleine par où s'envolent les cerfs. Il s'agit de remettre la saison d'aplomb. Le mélange eau-sable vaut bien le mélange air-essence et la place de l'Amérique reste au même endroit.