Sunday, January 16, 2011

11 janvier 2011


Les chaussures de Lise dorment sur le palier. Elles sont légères. Je soulève la paire d’une seule main, avec le pouce contre les talons, l’index et le majeur à l’intérieur, contre la toile chaude et humide, le contact de nos dernières heures d’activité : le chemin à rebours dans les rues de la ville, en suivant les miettes… jusqu’au coin de trottoir, point de rendez-vous avec Philippe, Naïma et Firmin.

La forêt d’agrément est aussi vaste qu’un pays. C’est la Frisur d’une colline. Elle surplombe le paysage. Au loin, un château fort sort de la brume. Le soleil cogne. Bras et jambes crapahutent comme ceux d’un demeuré. Pour la première fois, je transpire à grosses goutes. Les perles brillantes percent la toile de mon tee-shirt bleu, à manches coupées suivant le pointillé des coutures. Elles chutent de mon front incliné vers la terre, puis disparaissent en formant de minuscules cratères dans la poussière. Ce sont des vestiges de bombardement qui finissent par se découvrir le jour où l’on pénètre le cœur de la forêt.

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