Wednesday, November 10, 2010

9 novembre 2010

La réalité des champs de luzerne que nous traversons n’est pas mesurable. L’entreprise est si vaste que les voix des sirènes nous parviennent du lointain. Nous progressons entre ciel et bas-fond. Dans son rêve, William Burroughs navigue en barque sur un lac d’urine.

Nous venons de passer la ferme du Colombier. Les russes et les américains fabriquent des automobiles avec les microbes de Dieu. Un peu plus loin se trouvait peut-être l’Auberge du Bac.

L’établissement est désert. C’est un patio aux murs blanchis à la chaux éclairés par des ampoules électriques vertes. Kim Gordon est susceptible d’y apparaître d’une minute à l’autre, avec son rouge à lèvres, car il est impossible qu’elle se soit assoupie dans un clapier de bonne sœur.

Nous finissons nos whisky-coca servis dans des verres au col juste assez large pour y laisser glisser des glaçons. Puis nous regagnons notre logement communautaire, couché sur le flanc, derrière les murs d’une ville encastrée dans une autre ville.

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