14 octobre 2010
Les mondes sont prisonniers des crayons. La poudre de carbone est empilée sur des colonnes aux reflets métalliques construite sur l’entassement des morts qui retrouvent une illusion de vie, comme à la découverte du cinéma. En réalité, ce mirage est créé par les reflets des poussières qui se détachent pour aller nourrir la terre du sol des morts, la maison des morts. Et il y a bien, dans ce transport de nourriture, une illusion de vie, comme les carcasses de cochons qui en cahotant au bout des crochets mobiles d’une chaîne d’abattoir, laissent entrevoir un ballet de marionnettes.
Que reste-t-il, Anna, de notre bestiaire en caoutchouc synthétique, de ces animaux qui, avant de sentir la pollution, sentaient le printemps des lendemains formidables, sentaient le miracle de l’éternité alors que nous avions conscience de l’altérité du bois, des fruits, des légumes et du fer qui tombe en poussière de rouille pour nourrir la terre du sol des morts, la maison des morts, pour boucler le cycle à l’attention duquel nous nous sommes soustrait en imaginant tout un bestiaire de caoutchouc synthétique aux membres tellement mous qu’on aurait dit des tentacules avec les dents qui se frottaient contre la joue comme des téguments, les téguments de la bête imaginaire, les téguments du concombre tapi sur le lit de la profondeur qui est le sol de dessous la maison des morts ? Le concombre rayonne comme une fleur étrange, comme le champignon d’une sirène, comme une boule à facettes renversée, immergée dans le silence d’un éther bleu comme le Tahiti douche. La pratique physiologique du concombre nous repousse dans le cul de sac de notre propre physiologie. Le concombre est un ancrage dans la lumière liquide, une présence malgré tout rassurante pour les jeunes nageurs, les adolescents en pagne de paille. Le concombre est un pain de sucre qui marquerait la limite entre le ciel et la terre, pour prévenir les catastrophes aériennes, autrement dit, l’écrasement des gros porteurs avec plateaux repas et hôtesses de l’air en crépinette et gants de soie bleu marine.
En suivant les rayons qui partent du concombre, nous finirons bien, Anna, par tomber sur une cascade. Écoute, nous commençons par percevoir le chant des bulles, d’une seule oreille, car nous progressons en nage indienne, puis la fraicheur des bulles le long de notre bras tendu comme une trompe, puis les bulles elles-mêmes.
La cascade est si puissante que nous n’attendons pas d’être au cœur du déluge pour lever la tête. C’est alors que nous reconnaissons, plantés dans l’écume jusqu’à la taille, comme des perce-neiges, tous nos morts. Ils y sont tous, Anna, ceux que nous avons chéris comme ceux dont nous ne conservons que la caresse d’un souvenir. Ils y sont tous, avec les hôtesses de l’air qui ont troqué leur crépinette et gants de soie bleu marine contre des éclats de fleur rouges et blancs, suffisamment charnus pour préserver leur intimité de l’urine des regards. Tous, quelques soient leurs origines, petits et grands, jeunes et vieux, sont aussi beaux que les indiens de Tahiti douche.
Que reste-t-il, Anna, de notre bestiaire en caoutchouc synthétique, de ces animaux qui, avant de sentir la pollution, sentaient le printemps des lendemains formidables, sentaient le miracle de l’éternité alors que nous avions conscience de l’altérité du bois, des fruits, des légumes et du fer qui tombe en poussière de rouille pour nourrir la terre du sol des morts, la maison des morts, pour boucler le cycle à l’attention duquel nous nous sommes soustrait en imaginant tout un bestiaire de caoutchouc synthétique aux membres tellement mous qu’on aurait dit des tentacules avec les dents qui se frottaient contre la joue comme des téguments, les téguments de la bête imaginaire, les téguments du concombre tapi sur le lit de la profondeur qui est le sol de dessous la maison des morts ? Le concombre rayonne comme une fleur étrange, comme le champignon d’une sirène, comme une boule à facettes renversée, immergée dans le silence d’un éther bleu comme le Tahiti douche. La pratique physiologique du concombre nous repousse dans le cul de sac de notre propre physiologie. Le concombre est un ancrage dans la lumière liquide, une présence malgré tout rassurante pour les jeunes nageurs, les adolescents en pagne de paille. Le concombre est un pain de sucre qui marquerait la limite entre le ciel et la terre, pour prévenir les catastrophes aériennes, autrement dit, l’écrasement des gros porteurs avec plateaux repas et hôtesses de l’air en crépinette et gants de soie bleu marine.
En suivant les rayons qui partent du concombre, nous finirons bien, Anna, par tomber sur une cascade. Écoute, nous commençons par percevoir le chant des bulles, d’une seule oreille, car nous progressons en nage indienne, puis la fraicheur des bulles le long de notre bras tendu comme une trompe, puis les bulles elles-mêmes.
La cascade est si puissante que nous n’attendons pas d’être au cœur du déluge pour lever la tête. C’est alors que nous reconnaissons, plantés dans l’écume jusqu’à la taille, comme des perce-neiges, tous nos morts. Ils y sont tous, Anna, ceux que nous avons chéris comme ceux dont nous ne conservons que la caresse d’un souvenir. Ils y sont tous, avec les hôtesses de l’air qui ont troqué leur crépinette et gants de soie bleu marine contre des éclats de fleur rouges et blancs, suffisamment charnus pour préserver leur intimité de l’urine des regards. Tous, quelques soient leurs origines, petits et grands, jeunes et vieux, sont aussi beaux que les indiens de Tahiti douche.
0 Comments:
Post a Comment
<< Home