Skimboard
Le miroir s’amenuise dans l’épaisseur des molécules jusqu’à l’évanouissement par l’infinité des interstices. Le transport est engendré à la surface par le claquement de l’aile d’un moustique. La trajectoire s’engouffre dans l’appareil du paysage qui prend le temps nécessaire pour la digérer. On s’applique à réaligner la fuite sur les lointains échos du ressac. Chaque dissonance se traduit par un froncement du miroir qui se met à avaler comme une chasse d’eau au moindre entêtement. Les échos du ressac sont détectés par une gigantesque oreille plantaire. Le déhanchement d’une flammèche verrouille l’accord. Le verrou cède lorsque l’écume s’ouvre comme un parachute. Il faut alors courber l’échine et reproduire le cycle infiniment afin d’écrire un instant dans l’immensité. L’instant total est un prisme qui consigne toutes les couleurs. L’oreille plantaire goûte chaque nuance avec les papilles d’un tâtonnement d’indien. La mémoire s’organise en strates sous le voile d’un linceul cellophane. Les pieds tout doucement dans l’eau froide piétinent ses petits cris argentés qui percent droit au cœur.
2 Comments:
Ah ! Vos vacances vous ont inspiré, cher Mimosa. La mer, encore et toujours recommencée.
En vous lisant, j'ai la peau de la plante des pieds qui se ride (un peu plus).
Je comprends votre retenue à barboter dans l'écume Mauricette. Il est vrai que vos pieds prendraient l'air marin, mais ce processus est réversible.
J'avoue éprouver une apréhension comparable lorsque je m'immerge dans l'eau fraîche jusqu'à la taille car je sens mon boubou rétrécir. Je crains qu'il ne fonde comme un cachet d'aspirine. J'aurais dans ce cas complètement l'air marin car le boubou du poisson, qu'on ne voit jamais, existe néanmoins mais sous une forme soluble. Heureusement, le processus est réversible et il me suffit de sortir de l'eau pour que le boubou reprenne sa respiration.
Rien à craindre donc...
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