Tuesday, October 30, 2007

Fives

Je me suis retrouvé là comme au terme d’un choix de filières optionnelles autrement dit sans savoir mais après y avoir réfléchi tout de même. J’étais donc assis par défaut, mais le ravissement est allé grandissant jusqu’au moment ou j’ai regagné le grand air avec un pincement au cœur. Je ne me souviens pas de l’ordre des choses mais ses souliers d’un chaussant contemporain, sobre, rouge, étaient faits pour la marche en terrain civique. Ses genoux délicieusement ronds témoignaient d’une pratique de l’exercice. C’était le signe, discret mais incontestable, d’un tempérament joyeux. Ses cheveux formaient une pelote de réglisse qui s’enroulait comme l’eau dans la rigole du lavoir. Son visage était couché dedans comme du cajoline. Ses prunelles remplies jusqu’au noir me fixaient derrière le portrait en pied d’un politicien à galons tandis que j’apprenais qu’Allen Ginsberg était parti le 5 avril 1997, bien avant les estimations de la médecine. Je profitais de son sillage pour quitter l’autorail. Elle fut aspirée dans les rues, si brutalement qu’elle boutonna à la hâte sa veste coupée sur les hanches d’une marquise orpheline. Fives est une ville édifiée sur un enchevêtrement d’impasses balayées par les courants d’air.

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